mardi 20 mars 2012

Batman: Arkham City


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Sorti en 2009, Batman: Arkham Asylum avait apporté des réponses à une série de questions: oui, on peut faire un bon jeu à licence et oui, Batman est un excellent personnage pour un jeu vidéo. Venu un peu de nulle part, le développeur Rocksteady a immédiatement atteint un statut de gros bras et les membres du studio se sont mis à l'oeuvre sur une suite: Batman: Arkham City. En novembre 2011, la chauve-souris est de retour.
Le titre de ce deuxième jeu augure finalement bien de son contenu: un seul mot a changé, indiquant vaguement un changement d'échelle. On passe des environnements clos de l'hôpital psychiatrique d'Arkham à tout un quartier de la ville. Toutefois, on comprend vite que la différence est très superficielle. Certes, le terrain de jeu entre les bâtiments est plus grand mais au final, le jeu suit la même structure que son prédécesseur. La trame nous fait traverser la ville pour entrer dans les différents édifices où la plus grande partie de l'action se déroule. La grande zone extérieure sert finalement peu. Les points d'intérêt sont défendus, mais uniquement lorsque le scénario nous y conduit. En dehors de ça, il y a bien des missions annexes qui s'y déroulent, mais elles ne sont pas très palpitantes, plutôt du type collection ou quête Fedex. Le thème de changement d'échelle se retrouve aussi dans le casting pléthorique. Au cours de la campagne principale, on rencontre quelque chose comme 11 super-vilains, auxquels viennent s'ajouter quatre ou cinq autres dans les quêtes secondaires. Par ailleurs, la trame centrale est plutôt décousue, alternant entre les différents méchants ayant leur propres objectifs. On a plus l'impression d'être baladé de droite à gauche que d'être le héros en lutte conte un plan machiavélique. Impression confortée par le gros pschit que fait la révélation finale sur le fameux Protocole 10.
Si le scénario confus et brouillon ne va pas rester dans les mémoires, qu'en est-il du gameplay? Eh bien, il reprend sans surprise celui d'Asylum. On alterne les phases de beat'em'up en mode free-flow, d'infiltration et de plateforme. Les mécanismes sont quasiment identiques, avec quelques ajouts ça et là, mais rien de révolutionnaire. L'ensemble est toujours de très bon niveau, mais sans la fraicheur initiale, malheureusement. La liste de gadgets a subie quelques changements, supprimant certains jouets pour les remplacer par d'autres, mais rien de transcendant là non plus. Enfin, on notera la présence de Catwoman en personnage-jouable. On enfile ce costume à plusieurs reprises durant le scénario et, si elle ne dispose pas de l'arsenal de Batman, elle possède quelques capacités uniques qui sont exploitées dans ses niveaux. Toutefois, le résultat reste anecdotique et participe aussi à l'impression de bazar que donne la trame générale.
Pour finir sur quelques notes plus positives, les graphismes sont toujours aussi plaisants et rendent bien le style du comics. Et cette fois, le jeu propose une petite série de vrais boss à vaincre (même si leur présence est parfois capillotractée).
En conclusion, Arkham City laisse une impression mitigée. Là où Asylum était une véritable démonstration de focus, distillant l'essentiel de Batman, City ressemble à un fourre-tout. C'est comme si les développeurs, frustrés par les contraintes de leur précèdent jeu, s'étaient complètement lachés pour mettre tout ce qu'ils avaient sous la main dans City, sans faire trop attention à la cohérence de l'ensemble. Le résultat en souffre, utilisant peu ou mal la liberté offerte par l'aire de jeu de City tout en ne proposant plus l'expérience très construite de Asylum.

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