vendredi 8 juin 2012

Deadwood saison 1


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Deadwood propose de revisiter la conquête de l'Ouest américain, encore pourrait-on dire. Mais cette série HBO lancée en 2004 se démarque immédiatement. Qualité de la production, mise-en-scène, casting... On sent tout de suite la patte de la chaîne (Rome, The Wire ou The Sopranos).
Deadwood, un camp de prospecteurs d'or, bati illégalement sur le territoire du Dakota, nominalement possession des indiens Black Hills et Dakotas. Deadwood, un no man's land juridique, où la seule loi qui s'applique est celle que l'on fait soi-même. La ville est aux mains d'Al Swearengen, propriétaire du seul saloon et maître de toutes les activités crapuleuses du coin. Al Swearengen n'aime pas les empêcheurs de tourner en rond, qu'il fait disparaître rapidement dans la mangeoire des cochons de M. Wu. Evidemment, l'arrivée de Wild Bill Hickok, célèbre justicier free-lance le met sur les nerfs, d'autant plus que ce dernier se lie vite d'amitié avec Seth Bullock, un autre dur-à-cuire à la droiture exacerbée. Les 12 épisodes relatent l'affrontement de ces hommes au tempérament bien trempé autour des affaires de Alma Garret, en possession d'un titre sur une parcelle riche en or. Chaque camp essaie de prendre l'ascendant sans que les choses ne dégénèrent, un couteau entre les omoplates ou une balle entre les deux yeux étant très vite arrivé. Plus largement, la série explore le fonctionnement d'une société dont les règles ne dépendent que des rapports de force brute entre ses membres.
Le reste de la distribution n'est pas en reste, créant un ensemble de personnalités aux intérêts et caractères hétéroclites, mais toujours crédible. Le scénario louvoie entre les différents personnages, brodant des arcs longs et complexes qui s'entremêlent à des histoires plus courtes, sujet de l'épisode du jour, chacun se déroulant sur en effet une journée. Si les scénario et les personnages sont sans défaut ou presque, ce sont les dialogues qui élèvent le show aux nues. Si la plupart des séries historiques s'attachent à utiliser un langage "authentique", les échanges de Deadwood sont dans une classe à part. Jamais on a entendu des répliques si étrangères et si vraies à la fois. Les dialogues ne se contentent pas de placer quelques mots ou expressions désuètes pour rappeler l'époque. Non, chaque phrase semble sortir d'un livre du XIXe siècle, totalement crédible et toujours compréhensible, un vrai tour de force (même si l'auteur s'est beaucoup inspiré de correspondances de l'époque).
Deadwood montre encore une fois comment la télévision peut humilier Hollywood, avec des histoires matures, complexes, bien écrites, bien réalisées et bien jouées... A voir absolument.

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