Après plusieurs mois en piste, voici enfin une critique de GT5. En préambule, je dirais que ce Gran Turismo procure toujours les mêmes excellentes sensations au volant. Conduire une des voitures premiums à fond est aussi fun que jamais. Mais, car il y a un gros mais, le jeu semble faire tout ce qu'il peut pour que cela arrive le moins possible.
En effet, toute la structure de mode carrière a l'air d'avoir été conçue pour être la moins user-friendly qu'humainement possible. Si le système de permis a été relégué au rang d'épreuve-bonus, il a été remplacé par un système de niveau, vaguement similaire à Forza. Sauf qu'à la différence de Forza, gagner des niveaux ne permet que de débloquer de nouvelles épreuves et de nouvelles voitures, pas de bonus ou de prix à la clef. On commence donc le jeu avec une sélection rachitique de courses disponibles. Pas terrible comme début.
Les choses ne s'améliorent pas avec le design des épreuves. Si elles sont souvent très thématiques (pays d'origine, type de motorisation, période, etc), trouver une machine qui est éligible et compétitive (mais pas trop) pose souvent problème. Pourquoi? Parce qu'il est très difficile d'acheter l'engin de son choix dans GT5. Si les modèles premiums sont toujours disponibles chez les concessionnaires, même pour des engins très anciens, les modèles standards doivent être obtenus sur le catalogues des voitures d'occasion ou le concessionnaire en-ligne, tout deux ne proposant qu'une maigre sélection tournante. Difficile dès lors d'entrer en lice avec un bolide approprié, donc, on fait ce que l'on peut avec ce que l'on a. Ce qui amène a un autre problème dans le design des épreuves: il n'y a généralement pas de limites en ce qui concerne les performances. On peut tout à fait entrer une McLaren F1 dans le championnat des petites européennes et faire la course contre des 207 De plus, les plateaux sont souvent très hétéroclites, avec des machines aux performances très disparates... Et on peut toujours sur-tuner sa monture pour s'assurer une victoire facile.
Heureusement, à coté de ces épreuves casse-bonbon, GT5 offre une série de challenges variés (kart, rally, Top Gear, NASCAR, etc). Mais il est encore dommage qu'il soit nécessaire d'accumuler des niveaux pour en profiter pleinement. Et bien sur, les permis sont toujours là, bonne opportunité pour acquérir une première voiture. Enfin, Polyphony Digital propose de très lucratives épreuves bonus saisonnières, avec une vraie limite au niveau des performances des voitures entrées, pour relever (un peu) le challenge.
Repris de GT4, le mode "coach" B-spec est encore présent et a été remanié. On peut maintenant se constituer une petite équipe de pilotes (jusqu'à 6) et les envoyer participer à différentes courses. Ils possèdent désormais une "personnalité" et accumulent de l'expérience avant de vieillir. Les options en course sont toujours très limitées et peu passionnantes. Ce mode reste une curiosité, un moyen d'augmenter son compteur de crédit et de recevoir des voitures bonus sans trop regarder ce qu'il se passe à l'écran.
Un petit mot sur l'interface avant de parler technique. Elle est atroce. Faire quoique ce soit est compliqué. On navigue de menu en menu. Aucune indication sur les épreuves pour lesquelles on a une voiture éligible. Pas de raccourcis vers les voitures éligible à la vente. Pas d'indication sur les épreuves déjà gagnées sur le menu. Quand on gagne une voiture après une course, il faut quitter le menu course, quitter le menu épreuve, quitter le menu catégorie d'épreuve, sélectionner livraison de véhicule et enfin valider le ticket pour la recevoir. Qui a conçu un bouzin pareil? Et qui l'a validé? Ils n'ont pas de département QA chez PD?
Pour finir ce tour du propriétaire, un mot sur la technique. Les modélisations des voitures premiums sont fantastiques et les circuits réussis. Pour les modèles standards, ils jurent un peu en course, mais sans que cela soit dramatique. Le jeu, en 1080p tout de même, souffre d'un peu d'aliasing, d'un frame-rate inconsistant avec pas mal de screen-tearing. Les ombres sont aussi très pixelisées, ce qui est très notables en vue cockpit. Par contre, il offre des changements de conditions météo et un cycle jour-nuit.
En conclusion, ce GT5 est un très bon jeu emballé dans un mauvais paquet. Si seulement PD avait passé plus de temps à modéliser des voitures et à concevoir une carrière intéressante et une interface fonctionnelle plutôt que de se disperser avec des à-cotés pas forcément mauvais mais certainement accessoires... Quand on est sur la piste dans une course équilibrée, le jeu est formidable. Malheureusement, cela n'arrive pas souvent.
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