mardi 10 avril 2012

Publication d'un article scientifique

Après un billet sur le conflit entre l'éditeur Elsevier et une partie de la communauté scientifique, je propose aujourd'hui un article détaillant le processus qui amène un projet de recherche de la paillasse aux écrans d'ordinateur des universités à travers le monde.
Lorsqu'un projet se déroule bien, il produit une quantité de résultats qui sont rapportés dans un article publié par une des revues spécialisées. Typiquement, le chercheur en charge, un doctorant ou un post-doc, va s'atteler à la composition des figures et la rédaction du manuscrit.

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Cette ébauche va ensuite être corrigée et revue plusieurs fois par le PI (principal investigator) qui supervise le chercheur, et aussi les autres auteurs. Dans le même temps, un journal est sélectionné comme cible. En effet, différentes publications ont des conditions différentes (formatage, mise en page et structure), nécessitant des ajustements particuliers. Le choix de la revue se fait en fonction de la qualité et de la nouveauté (perçues) des résultats présentés. Un papier "chaud" pouvant prétendre à un journal de gros calibre, alors qu'un manuscrit plus banal devra se contenter d'une revue plus spécialisée et moins en vue.

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Une fois le manuscrit fini et le journal choisi, il est envoyé électroniquement au site du journal grâce à un portail spécialisé (généralement commun à toutes les publications du même éditeur). Il est accompagné d'une lettre détaillant les mérites du papier et les raisons pour lesquelles l'article est particulièrement attractif pour le journal en question. Comme toute cover letter, cette dernière donne lieu à un concours de mauvaise foi et d'hyperbole visant à convaincre le rédacteur que le papier soumis est absolument fantastique :D. A partir de là, les choses ne sont plus entre les mains des auteurs.

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Chez l'éditeur, le manuscrit soumis se retrouve dans la boîte mail d'un des rédacteurs du journal (un spécialiste du sujet, s'il y en a un). Le rôle de ce rédacteur est de filtrer les arrivées. Chaque journal possède ses propres critères de sélection, aux niveaux éditorial et qualitatif. Si le rédacteur considère le manuscrit ne correspond pas à ces critères, il est simplement renvoyé aux auteurs avec une courte explication. Sinon, il entre dans la deuxième phase de sélection: le peer-reviewing. En effet, la rédaction d'une revue scientifique ne décide pas seule de publier ou non des travaux. A la place, les articles soumis sont envoyés à un certain de nombre de chercheurs, plus ou moins spécialisés dans le domaine, qui vont en conduire une évaluation (bénévolement). Le nombre de ces referees varient en fonction du journal, généralement 3. Chaque referee retourne au journal ses commentaires ainsi qu'un avis sur la publication de l'article. Le rédacteur se base sur le consensus pour décider du sort du papier. Le résultat varie de simplement "accepté" à "rejeté", avec des intermédiaires comme une acceptation conditionnelle si quelques problèmes peuvent être réglés rapidement, ou une invitation à re-soumettre si il existe des problèmes substantiels, mais pas insurmontables. En cas d'échec (rejection), une décision doit être prise par les auteurs: tenter leur chance ailleurs, ou essayer d'améliorer le papier.

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Souvent, la première solution est choisie et un même article peut faire le tour des journaux jusqu'à être retenu. Evidemment, la qualité des journaux sollicités va en baissant, communément avec les exigences en matière de contenu. Une fois l'article accepté, il est placé dans le planning de publication et mis-en-forme. Et enfin, un beau jour, il apparait sur le site du journal et dans les bases de données.

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Et on recommence à zéro avec le prochain.

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