vendredi 11 mai 2012

Kickstarter, sauveur de l'innovation?


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Le site de crowdfunding Kickstarter a fait beaucoup de bruit ces derniers mois avec des collectes records pour le financement de plusieurs jeux, Double Fine Adventure ($3.3m), Wasteland 2 ($2.9m) ou Shadowrun Returns ($1.8m). Vu comme un nouvel El Dorado par certains petits studios, le site est aussi considéré comme une solution à la frilosité des éditeurs traditionnels, permettant le développement de jeux jugé trop risqués ou pas assez profitables.
En tant que vieux joueur, j'ai souvent rêvé de pouvoir faire développer des jeux conçus pour moi. Comme je ne suis pas milliardaire, j'ai du abandonner l'idée, mais l'arrivée du crowdfunding ressemble un peu à une version du pauvre du concept. Si je ne peux pas financer le jeu entier, je peux aider à sa création avec d'autres joueurs. A titre personnel, j'ai contribué à Wasteland 2 et Shadowrun Returns, deux titres que je voudrais voir sortir. Le concept semble parfait. Des fans qui supportent les développeurs pour qu'ils leurs produisent les jeux auxquels ils veulent jouer, quoi de mieux?

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Eh bien, il y a plusieurs problèmes avec cette idée. Outre la possibilité d'une escroquerie pure et simple, on reste dans un système très flou. En effet, les donateurs ne sont que cela. Ils ne sont pas des clients. Bien que les projets offrent des récompenses variées en fonction du montant donné, il ne s'agit pas d'un achat. L'argent est versé sans obligation de la part du studio, juste des promesses. Et si bien sûr il n'y a aucune garantie que le jeu soit bon, il n'y a même aucune garantie que le jeu sorte. Les développeurs n'ont pas besoin d'être de mauvaise foi pour connaitre un échec malheureusement. Dans ce cas, les joueurs-donateurs n'ont aucun recours.
Un autre problème, les donateurs ne sont pas considérés comme des investisseurs. Ils financent le jeu, mais ne reçoivent aucun bénéfice en cas de succès. Bien sûr, transformer Kickstarter en un site de micro-investissement pose des problèmes légaux. Les réglementations sont très strictes pour ce type de transaction. Mais il serait tout de même intéressant de pouvoir proposer ce type de service.
Enfin, un point peu évoqué concerne les frais de fonctionnement. Kickstarter prélève 5% de frais sur chaque projet. Sur les trois jeux mentionnés plus haut, cela représente quand même $400 000. Pas mal pour le simple fait de tenir un site web. De même, Amazon, qui est le processeur de payement, prend une commission de 3 à 5%. Donc, jusque 10% du budget peut partir en frais de collecte...

Au final, j'ai une opinion partagée sur Kickstarter. Je suis très content de voir que des jeux qui a priori m'intéressent peuvent se financer de cette manière, mais l'absence de contrôle ou responsabilité du site et des groupes l'utilisant est un peu inquiétante. Le concept est fantastique sur le papier et on ne peut qu'espérer le meilleur. L'avenir décidera si il est viable.

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